Depuis l’arrivée de Brahim Rhiate à l’école en tant qu’animateur, les jeunes arcelois ont été véritablement plongés dans la musique, un apport culturel apprécié par les enfants comme par ses collègues. Professeur de guitare et concertiste, il apprend à la quasi totalité des enfants de l’école, le solfège et bien entendu la guitare. Mais il ne s’est pas arrêté là, car, grâce à ses enrichissantes connaissances dans le milieu musical, il donna l’occasion aux enfants de, notamment, découvrir les instruments de percussion africaine et, il y a peu, de rencontrer deux grands artistes : Yves Jamait et Daniel Fernandez.
La rencontre
Cette rencontre commença par un discours de présentation de monsieur le Maire aux enfants. Monsieur Bethenod insista, alors, sur l’importance de l’amitié dans la vie de tout un chacun, en l’illustrant par le fait qu’elle ait permis cette rencontre. « Lorsqu’on a des amitiés fortes, elles peuvent nous porter loin. » Conclut-il. C’est certainement un concept partagé par Yves Jamait puisqu’on le retrouve souvent sur scène avec de nombreux autres artistes, avec lesquels il considère former une famille de la chanson. Il a même créé plusieurs tournées à travers la France, s’intitulant le « Bar à Jamait », où il y réunit des artistes de la chanson française, aux grands talents mais peu médiatisés, dans une ambiance de franche camaraderie.
L’interview
Les enfants, impressionnés, ne se montrèrent pas très bavards au début de la rencontre. Mais l’ouverture et la convivialité, dont fit preuve Yves Jamait, les mirent rapidement à l’aise. Les questions allèrent alors bon train : les inévitables « Comment avez-vous connu la chanteuse ZAZ ? », les amusantes « Comment fais-tu si tu te trompes dans tes chansons ? », les indiscrètes « Êtes-vous riche ? », les étonnantes « Est-ce que tu fais de la magie ? ». Yves Jamait eu droit à tout mais il prit le temps de répondre à chacune sans jamais se dérober avec une pointe de dérision et d’humour propre à son tempérament. (Vous pourrez lire un extrait de l’interview à la fin de cet article)
Les Mots Chocolat
A la fin de l’interview les enfants réclamèrent en cœur une chanson, tout en tapant du pied : « une musique, une musique, une musique, … »
Pendant que son confrère Daniel Fernandez, excellent guitariste, accordait sa guitare, Yves Jamait, assis au milieu du public, expliquait aux enfants ce qu’il était en train de faire et pourquoi.
Puis Yves Jamait prévint les enfants qu’il allait les accompagner à la guitare mais que c’était à eux de chanter. En effet, il avait été invité pour venir écouter l’interprétation de sa chanson, « les Mots Chocolat », par les enfants de l’école d’Arceau. En tant qu’apologie à l’affection entre parents et enfants, cette chanson avait été choisie par les enfants pour le final du spectacle qu’ils avaient interprété devant leurs familles. Mais devant Yves, ceux-ci restèrent sans voix, osant à peine murmurer les paroles. Alors son auteur se mit à chanter pour leur donner du cœur au ventre. Le résultat en fut une adorable chorale s’améliorant et prenant de l’assurance au fur et à mesure que la chanson avançait « ♪♫ … Mon vieux bout de papa, ton p’tit bout de nana n’est pas conne … ♫♪ » (parole de la chanson les mots chocolat), jusqu’à ce qu’Yves s’arrête soudainement et s’exclame : « Vous ne vous faites pas suer là, dire des gros mots, comme ça, à l’école, ça va pas non ? » « rire général », et les enfants se rebiffèrent « c’est toi qui l’a écrite cette chanson, non ? ». Le débat continua encore un peu, puis Yves reprit la chanson accompagné par les enfants, plus confiants que jamais.
Les chansons
Après “les mots chocolat”, Yves Jamait nous offrit une autre chanson : “Gare au train”. La bonhomie du personnage nous ferait oublier le monstre de la chanson française qui nous faisait face. C’est seulement au moment où il commença sa chanson que l’on en prit conscience. Un timbre unique, une voie puissante qui vous prend directement aux tripes et vous impose le silence. Une justesse sans équivoque malgré l’absence d’échauffement, à un point tel qu’en fermant les yeux, on aurait pu croire que l’on écoutait son dernière album “Saison 4”. Mais ce professionnalisme n’est pas venu tout seul. En effet, Yves Jamait ne fut pas un artiste propulsé par les médias mais s’est fait connaître par ses nombreuses représentations, passant de la scène du Café de l’Univers à celle du Zénith, et par le bouche à oreille témoignant de la qualité et de la sensibilité que l’on retrouve dans ses œuvres.
Puis ce fut au tour de Daniel Fernandez de nous faire profiter de ses talents. Dans un genre tout à fait différent de celui d’Yves Jamait, sa musique s’inspire de ses racines espagnoles mais aussi de ses nombreux voyages à travers le monde. Il a alors choisi de nous interpréter “Vida Mia Sin Ti”, une chanson qui l’a accompagné tout au long de sa carrière, l’adaptant à chaque fois avec l’apport musical de nouveaux artistes. Nous avons tout naturellement eu droit à la version en duo avec Yves Jamait, issue de son deuxième album “Selon”, donnant naissance à une formidable fusion de leurs univers respectifs. A travers leurs voix tantôt douces tantôt percutantes, ils nous firent voyager de la France à l’Andalousie dans une complainte, aux arpèges gracieux, évoquant un souvenir bouleversant.
Une grande complicité entre artistes
En rencontrant les artistes, nous ne pouvions pas ignorer la fraternité qui se dégageait de ces deux personnages. Même s’ils nous ont offert, chacun, une de leurs chansons, ils ne pouvaient pas s’empêcher de les interpréter ensemble, et ceci pour le plus grand plaisir de tous.
Durant la chanson “Gare au train”, Daniel rythmait de ses mains et soulignait les paroles d’Yves de sa voix exotique. Puis, quand Daniel commença à chanter la sienne, Yves le taquina en déclarant : « On ne comprend pas tout ce qu’il dit, mais ce n’est pas grave », ce qui bien entendu fit rire les enfants sur l’instant, en dépit de la teneur solennelle de la chanson. Décidément, il ne rate jamais une occasion d’amuser la galerie ! Malgré tout, il redevint sérieux et apporta sa véritable contribution à la chanson.
A la fin de cette dernière, Daniel demanda aux enfants dans quelle langue il avait chanté. Quelques uns répondirent de l’anglais et Yves sauta sur l’occasion pour en rajouter une couche : « Oui c’est ça, mais il prononce mal l’anglais, c’est pour ça qu’on ne comprend pas ». Enfin, ce furent les maitresses qui trouvèrent la bonne réponse : l’espagnol.
Encouragé par les enfants, Daniel se lança dans un air endiablé sur lequel Yves se mit à danser et frapper dans ses mains tel un danseur de Flamenco.
Cette complicité ne date pas d’aujourd’hui. Tout deux originaires de Dijon, leur rencontre s’est faite dès le début de leurs carrières musicales, où ils se sont tout de suite trouvés des atomes crochus, malgré leurs styles musicaux distincts. Depuis lors, ils sont toujours restés proches, dans la vie comme sur les planches de la scène.
Remerciements
Pour les remercier d’être venu, monsieur Bethenod offrit aux deux artistes, le livre richement illustré “L’Histoire d’Arceau et de ses hameaux : Arcelot et Fouchanges” retraçant l’histoire de la commune depuis ses premiers jours.
Après la séance de dédicace, monsieur le Maire les invita à boire le verre de l’amitié à la mairie accompagné des enseignantes et de Brahim.
Nous tenons encore à les remercier pour cette chaleureuse et enthousiasmante visite qu’aucun enfant de l’école n’oubliera.
Découvrez ou suivez l’actualité des deux artistes sur leurs sites internet
www.jamait.fr
www.danielfernandez.fr